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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 10:21

C’était un soir pluvieux, un soir de septembre, dans la rue les gens paraissaient pressés. Ils semblaient fuir le froid de la nuit, la nuit dont le rideau tombait de plus en plus tôt. La lenteur paisible de l’été avait fait place, cette semaine, à la morosité de la rentrée. Au coin de la rue, quelques badauds couraient pour rattraper leur bus.

Paul les regardait s’agiter depuis le hall d’un bâtiment, Il attendait. Ce soir il devait assister à son premier cours de théâtre. A cette pensée, un frisson lui parcouru le dos. Il était inquiet, il ne savait toujours pas si il serait capable de se dévoiler. De se mettre à nu devant des inconnus. 

 

C’était une activité qu’il avait envie d’essayer depuis des années, mais il n’avait jamais eu le courage de se lancer. Il s’était décidé  après s’être rendu compte ce qu’était devenu son quotidien. Il avait sombré dernièrement dans une routine fade et ennuyante. Cette routine se résumait facilement : La journée, c’était train, travail, train. Et le soir pizza devant la télé,  puis dodo quand ses idées noires le lui permettaient.

Il essayait aussi d’avoir au moins une sortie le samedi, mais la plupart du temps, il voyait les mêmes amis, il avait les mêmes discussions. Il voulait que ça change alors il s’était enfin décidé à faire autre chose. Une activité nouvelle et loin de ses habitudes, histoire de rencontrer de nouvelles personnes.

 

Donc il était là, seul, dans ce grand bâtiment. Les haut-plafonds et les escaliers en colimaçon faisaient penser à un hall de château, en plus neuf, en plus sobre, sans dorure, sans fioriture.

Qu’est ce que je fous là, pensa-t-il

Il comprenait pourquoi il n’avait jusqu'à lors jamais osé passer le pas, le nœud dans son ventre lui rappelait les rentrées difficiles de son enfance. Paul était cadre technique, il était doué en maths et en logique, alors se lancer dans un domaine qu’il ne maitrisait pas du tout, un domaine littéraire, lui filait une envie de gerber.

 

Il était arrivé en avance, il n’avait pas vraiment fait exprès, mais comme tout bon logicien paniqué. L’idée de ne pas maitriser la situation lui avait fait tout calculer précisément. Il avait calculé, que sur son trajet jusqu’au cours de théâtre qui dure 10 minutes, si il avait 20 minutes de bouchon, qu’il puisse arriver tout de même avec un quart d’heure d’avance. Il avait donc, 40 minutes d’avance, en effet les bouchons vers 19 heures dans les petites villes n’arrivent pas souvent, non vraiment pas souvent. Donc voila, 40 minutes à attendre. Et quand tu es stressé, c’est long, très long.

 

Le hall était vide, le cours débutait à 20h, et ce grand espace silencieux avait un coté solennel, une atmosphère pesante se dégageait. Et Paul était là  à attendre. Il faisait tourner ses pensées, et plus d’une fois il s’était vu tout laisser tomber. Il voulait s’enfuir dans la nuit sans se retourner. Seul son entetement l'avait fait rester.

 

Quand il fut sur le point d’abandonner, une fille arriva, la boule au ventre de Paul grandit, il n’avait plus d’issue de secours.

La demoiselle était petite et brune. Elle jetait des petits regards paniqués dans tous les coins de la pièce. Elle vint le voir, un « peu » stressée, elle comprimait ses mains l’une contre l’autre, elle lui dit dans un murmure:

-C’est bien ici, pour le théâtre ?

Paul la dévisageât, il n’était pas sur d’avoir bien saisi, mais il répondit tout de même :

-Oui c’est ici, c’est votre première fois ?

Elle était nerveuse, elle n’était pas vraiment jolie, beaucoup trop nerveuse. Elle avait l’air très éprouvée d’être là, comme si c’était une torture, qu’on l’y avait obligée.

-Ou... Oui, c’est la première fois, je… je ne sais pas ce que je fais là.

-Moi aussi c’est ma première fois, je suis aussi un peu stressé.

-Ah… dit –elle. Puis elle baissa les yeux et se contenta de regarder ses chaussures. Elle les fixait si bien qu’on aurait pu se demander si ce n’était pas la première fois qu’elle les voyait. Elle avait l’air de les détailler, comme si elle voulait graver leur image dans sa mémoire.

 

Ils attendirent tout deux, tel deux âmes en peine, D’autres égarés pénétrèrent se hall silencieux, et personne n’osait briser se silence de cathédrale, les seuls sons qui osaient le troubler  n’était que bref murmure, et bruit de pas sur le carrelage. La résonnance de ce grand espace n’arrangeait rien aux tensions

 

Le prof arriva enfin, il ne payait pas de mine, il n’était pas très grand, pas forcement beau, mais quelque chose se dégageait de lui comme une aura, il prit la parole d’une voix forte mais maitrisé :

-Je vois que vous êtes nombreux cette année, je me présente Sébastien, je serais votre prof cette année.

 

Il prit le temps de serrer les mains, de faire la bise et finalement il nous demanda de le suivre. Paul s’engouffra à la suite de se prof qui lui inspirer confiance, il remarqua rapidement qu’il n’était que trois garçons pour une dizaine de fille ce qui a contrario ne le mit pas du tout en confiance. Paul avait un problème avec les femmes surtout quand elles étaient en nombre. Elles l’impressionnaient, il bégayait ou perdait ses mots, il fondait, les femmes pouvaient le briser. Alors qu’il était capable de faire face à deux trois grands gaillards ou d’engueuler son équipe quand ils déconnaient. Non les femmes c’était sa cryptonite

 

Ils s’assirent dans la salle de théâtre, la petite nerveuse voulu priendre place à droite de Paul, en lui demandant si ça ne le dérangeait pas. Il l’y invita. Il remarqua qu’elle semblait moins paniquée.  Le cours débuta, Sébastien, le professeur exposa longuement le déroulement de l’année, les tensions environnantes commencèrent à se dissiper, la boule au ventre  de Paul s’évanouit tout doucement.

 

Après plusieurs exercices de confiance les tensions c’était toutes évanouies. Ils étaient à nouveau assis en face de Sébastien. Il expliquait l’intérêt du prochain exercice quand une jolie voix l’interrompit. La classe se retourna, et Paul pût admirer une magnifique femme, elle était blonde, belle, et elle irradiait de confiance en elle. Après s’être excusée elle s’assit à la gauche de Paul. Le cours reprit et se déroula parfaitement et pris fin sur un dernier conseil de Sebastien:

-Tout est dans la respiration et la decontraction, soyez sincères, allez, on se revoit la semaine prochaine.

 

Ce soir là, quand Paul quitta le grand batiment, ce n'était pas une boule de stresse qu'il sentait au fond de son ventre. Un sourire niais illumlinait son visage.

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